Ayant lu presqu'une dizaine de tomes, je pense être en mesure de fournir une première appréciation du manga Ushijima.
Tout d'abord, j'aimerais parler de cette société japonaise que l'auteur restitue dans son oeuvre : une société de jeunes désoeuvrés qui vivotent entre délinquance et surconsommation ; un japon des petites gens qui font des emprunts à des machines... et vivent dans l'illusion de remporter le pactole deux heures plus tard ; c'est aussi un japon des Yamikins, opportunistes, en attente de la moindre occasion de vous dépouiller de tout ce que vous avez de plus précieux - à commencer par votre dignité d'être humain ; bref, un japon sale, sans avenir, sans espoir, presque mort.
C'est sûr, rien de folichon.
Les protagonistes en prennent plein la tronche. Au matin, ils ont des problèmes d'argent. Au soir, ils vendent leur corps pour rembourser les intérêts faramineux imposés par les yamikins. En parlant de ces "prêteurs", leur train-train n'a rien d'une partie de plaisir ; entre vol de clientèle, mauvais payeurs et les yakuzas... pas de répit pour ces salopards !
Alors, certes, si le contexte et le sujet choisis par l'auteur ne risquent pas de vous faire rire aux larmes, certains d'entre vous aimeront cette vision crue et cruelle d'une société - fictive ? - sur le déclin ; de ses êtres à l'agonie, prêt à tout - vraiment à tout - pour gratter quelques yens ou sursis supplémentaires ; de ces individus sans scrupules ni respect pour les hommes et les femmes qu'ils financent.
Bonne lecture - quand même.